Le 26/03/2025
Sur nos plages, dans le lit du Paillon ou dans les quartiers de Nice, les déchets ne devraient pas faire partie du décor. Pourtant, ils s’y invitent trop souvent. Face à ce constat, un mouvement simple mais puissant gagne du terrain : le plogging (nettoyage citoyen).
Dans les villes méditerranéennes comme Nice, la pression touristique, la proximité de la mer et le manque de civisme créent un cocktail explosif. Résultat : d'innombrables mégots au sol, des bouteilles dans les rochers, du plastique dans l’eau. Ce n’est pas juste moche. C’est polluant, dangereux pour la faune marine et toxique pour l’image de la ville.
Ramasser ces déchets, c’est refuser l’habitude. C’est poser un acte visible et immédiat dans une lutte qui semble souvent abstraite.
La beauté du bénévolat, c’est qu’il ne dépend de personne. Pas besoin d’attendre une loi, une subvention ou une campagne officielle. On enfile des gants, on prend un sac, et c’est parti. En solo ou en groupe, chaque geste compte.
À Nice, le collectif Nice Plogging est un acteur incontournable de cette nouvelle activité. Ça répond à un besoin croissant des Niçois·es d'agir, tout simplement.
Collecter des déchets, ce n’est pas seulement nettoyer. C’est aussi regarder sa ville autrement. On ralentit, on observe, on échange. On redonne de la valeur à l’espace public. Ce qui pouvait sembler banal – une plage, une place, un trottoir – devient un lieu qu’on protège, parce qu’on s’y engage.
À force, ça crée des rencontres, une fierté locale, et parfois même un vrai lien social dans des quartiers qui en manquent.
Les passants qui croisent des bénévoles en train de ramasser les déchets ne restent pas indifférents. Certains s’arrêtent, posent des questions, donnent un coup de main. D’autres, sans participer, réfléchiront à deux fois avant de jeter leur canette. Le changement, parfois, commence par l’exemple.
Nice encore plus qu'une autre mérite le respect de ses habitants et visiteurs. La Méditerranée est fragile, et chaque microgeste compte pour la préserver. La collecte de déchets bénévole ne sauvera pas la planète à elle seule. Mais elle fait partie des gestes concrets qui, répétés, accumulés, finissent par faire basculer les mentalités.
Alors oui, ça peut sembler dérisoire. Ramasser des déchets quand d’autres continuent à polluer ? Et alors. Ce n’est pas une question de perfection. C’est une question de choix.
Et à Nice, le choix de la propreté, de l’engagement citoyen, et du bon sens commence avec un sac, des gants... et un peu de volonté.
Le 17/03/2025
On le sait, le problème de la pollution ne se résoudra pas en se contentant de ramasser les déchets. Il faut aussi remettre en cause nos comportements, et même certaines briques essentielles du système.
Et si notre ennemi numéro 1 c'était le taux d'intérêt ? Derrière la surconsommation, la pollution et l'exploitation effrénée des "ressources" naturelles, il y a en effet une mécanique financière implacable.
Lorsqu'une banque accorde un prêt, elle attend un remboursement avec un intérêt : les emprunteurs devront rembourser plus qu’ils n’ont reçu. Cet argent supplémentaire ne peut venir que d’une production accrue, donc de la croissance, qui exerce une pression supplémentaire sur les ressources naturelles.
De plus, comme les profits sont réinvestis dans de nouveaux crédits, le cercle vicieux se perpétue.
Dans un monde où les ressources sont limitées, cette logique est destructrice. Pour maximiser les profits (et pouvoir rembourser les emprunts), les producteurs intensifient sans cesse la pression sur les ressources et le milieu naturels, qui finissent par s'épuiser et être pollués, entraînant l'effondrement de la biodiversité.
Pour ralentir l'épuisement des ressources, il faudrait accepter une décroissance ou, à minima, une stabilisation de l'économie. Mais le système bancaire ne peut pas fonctionner sans cette expansion continue. Les entreprises qui ne génèrent plus assez de profits pour rembourser leurs dettes sont condamnées à déposer le bilan.
Pour enrayer la surconsommation et la destruction du vivant, ll est urgent de repenser nos mécanismes de financement. Voici deux pistes immédiates :
Il en existe d'autres bien sûr, défendues par des économistes éprouvés. La principale difficulté est la résistance des tenants du système de la croissance infinie. Mais l'enjeu en vaut la peine : sortir de la pollution et de la prédation du vivant.
Le 04/07/2024
Le Pacte vert pour l'Europe, également connu sous le nom de European Green Deal, est une initiative majeure de l'Union européenne visant à rendre l'économie européenne durable et à atteindre la neutralité climatique d'ici 2050.
L'étape intermédiaire est de réduire nos émissions de GES (gaz à effet de serre) de 55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Toutefois, cet objectif intermédiaire ne tient pas compte d’un facteur majeur : la pollution importée. Il s'agit des émissions de gaz à effet de serre générées à l’étranger pour produire les biens et services consommés en France.
La pollution importée représente une part significative des émissions associées à la consommation en France. Selon un rapport, les émissions de CO2 importées par la France sont environ 70% plus élevées que ses émissions domestiques (source). Cela signifie que les émissions réelles liées à la consommation des Français sont bien supérieures aux émissions produites uniquement sur le territoire français.
Le pourcentage réel de réduction nécessaire par rapport aux niveaux de 1990 (en tenant compte de la pollution importée) est donc 170% × 0,55 = 93,5%.
La France étant parvenue à une réduction de 29% depuis 1990 (source), la réduction réelle a atteindre d'ici 2030 est 93,5% - 29% = 64,5%.
Pour atteindre cette réduction de 64,5% d'émissions de GES d'ici 2030, la France doit envisager une réduction annuelle de 10,75% de ses émissions totales (64,5 / 6 ans).
C'est deux fois plus que la réduction mesurée en 2023 (5,8%).
Le 02/02/2024
Une récente publication dans la revue américaine PNAS a jeté un pavé dans la mare en révélant que l'eau en bouteille plastique contient jusqu'à 100 fois plus de particules de plastique qu’on ne le pensait jusqu'ici (*). Mais la réalité est encore plus alarmante : les microplastiques et nanoplastiques infiltrent insidieusement bien plus que notre eau de boisson. Du jus de fruit au Ketchup, en passant par le lait, l'huile et le Coca-cola, tous les produits en bouteille ou flacon plastique contiennent la même quantité de microplastique (environ 250.000 particules par litre).
Une pollution qui s'étend d'ailleurs probablement dans des proportions similaires à tous les aliments emballés dans du plastique. Avec des particules dont la taille microscopique leur permet de traverser les barrières biologiques, y compris la barrière intestinale et la barrière hémato-encéphalique, posant ainsi des risques inconnus pour notre organisme.
L'abandon du plastique est dès lors la priorité de la prochaine décennie. C'est l'affaire de tous, consommateurs, entreprises, scientifiques et politiques.
Et l'issue dépendra de notre capacité à nous remettre solidairement et rapidement en question.
Le 21/08/2023 par NicePlogging
Lorsque l'on évoque les nombreux méfaits du tabac, on pense rarement au papier recouvrant le filtre. Cet élément, qui imite le liège, n'est pas aussi innocent qu'il y paraît. Découvrons pourquoi.
Le papier qui entoure le filtre des cigarettes a une couleur et une texture rappelant le liège naturel. Cette imitation a pour but de camoufler les taches jaunes sales laissées sur le filtre par la nicotine. Elle donne ainsi une image plus propre du tabac, mais aussi plus "naturelle" : de nombreux fumeurs jettent leur mégot au sol en pensant sincèrement qu'il est biodégradable.
Faux liège mais pollution bien réelle : les mégots constituent le déchet le plus fréquemment jeté au sol et, n'étant pas biodégradables, ils finissent inexorablement leur parcours en mer, où ils représentent déjà 40% des déchets.
- Pollution massive : un seul mégot contient 2.500 substances toxiques dont une cinquantaine est réellement problématique : arsenic, plomb, amiante, benzène, acétone, cyanure, ammoniac, polonium 210 radioactif, etc.
- Dangers pour la faune : l'ingestion de ces déchets d'apparence naturelle entraîne l'intoxication des animaux et indirectement de toute la chaîne alimentaire.
Face à ce problème, certains préconisent de remplacer l'imitation liège par une couleur vive plus compatible avec la nocivité du mégot.
Ou de supprimer complètement le filtre qui de toute façon n'offre aucun avantage en termes de santé.
Dans tous les cas, il est essentiel de prendre conscience de cet enjeu et d'agir rapidement.
L'apparence "liège" du papier recouvrant le filtre des cigarettes est bien plus qu'une simple fantaisie esthétique. Elle illustre la manière dont les cigarettiers continuent de tromper les consommateurs et le grand public. En s'ajoutant à la longue liste des méfaits du tabac, pourrait-elle être la tromperie de trop ?
Le 17/08/2023 par NicePlogging
La préoccupation croissante face à la pollution et au réchauffement climatique a entraîné une avalanche de conseils et de directives pour réduire notre empreinte écologique. Toutefois, l'aspect le plus crucial de notre impact sur la planète, et souvent le plus négligé, est notre consommation.
Voyons pourquoi ce que nous choisissons d'acheter, de manger et de porter joue un rôle fondamental dans la préservation de notre environnement.
Chaque produit que nous achetons a une histoire cachée, faite de ressources naturelles, de main-d'œuvre et d'émissions de carbone. En prenant conscience de ces éléments, nous réalisons que chaque achat influence directement la demande de production. Et cette production entraîne l'exploitation de ressources, la consommation d'énergie et la génération de déchets. Ainsi, en modérant notre consommation, nous pouvons réduire la demande globale et, par conséquent, limiter l'extraction des ressources et la production de déchets.
L'agriculture est l'un des secteurs les plus impactants pour l'environnement. La surconsommation de viande, par exemple, engendre une déforestation massive pour créer des pâturages ou cultiver des aliments pour le bétail. En réduisant notre consommation de viande ou en choisissant des produits plus durables, nous pouvons influencer les pratiques agricoles et réduire notre empreinte écologique.
La société de consommation nous encourage à acheter le dernier modèle, à remplacer plutôt qu'à réparer. Cette mentalité conduit à une augmentation de la production de biens éphémères et à une augmentation des déchets. En choisissant la durabilité et en valorisant la longévité des produits, nous pouvons combattre cette tendance.
N'oublions jamais que chaque euro dépensé est un vote pour le type de monde que nous souhaitons. Les entreprises répondent à la demande des consommateurs. Si nous demandons des produits durables, éthiques et écologiques, le marché s'adaptera.
Limiter la pollution et le réchauffement climatique est un défi complexe qui nécessite l'action coordonnée des gouvernements, des entreprises et des individus. Cependant, le point de départ est simple : être conscient de notre consommation et faire des choix réfléchis.
Avant de chercher des solutions externes, rappelons-nous que le pouvoir réside souvent dans nos propres actions. Ça commence par notre consommation. Et chaque petit geste compte.